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Biennale de Montréal 2014 – NOCTURNE

Dans une ambiance plutôt festive, la Musée d'Art Contemporain de Montréal affichait un programme des plus sympathiques le vendredi 7 novembre. Un concept prisé qui permet de sensibiliser une population plus jeune et sans doute moins avertie à des pièces de toutes formes : projections, ateliers de création, station d’écoute, performance musicale et enfin œuvres "à emporter" s'ajoutaient à des formes d'art plus conservatrices. Encore timides vers 22h, les amateurs de musique électro tapissaient le rez-de-chaussée de la grande pièce centrale dans un déhanchement collectif, tour à tour aux sons des DJs Arock, Shay et Heidy Pinet.

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HEXEN 2.0, 2009-2011 – SUZANNE TREISTER

La thématique de cette année, l’avenir – looking forward – nous confronte à une exposition qui « vise à faire un retour en arrière, à partir des futurs possibles, pour examiner le présent et aborder les rapports entre le local et le mondial dans ce contexte. » - Gregory Burke, Co-commissaire.


Le travail de recherche présenté durant la Biennale visait donc à analyser les moyens que possède l’artiste d’aujourd’hui d’inscrire son travail dans le cadre d’une projection dans le futur, ainsi que les manifestations de visions d’avenir dans l’Art contemporain. Selon moi, la démarche interrogeait le spectateur sur la crédibilité qu’il accorde à l’Art, et l’évaluation de la capacité d’action de l’œuvre sur des perspectives temporelles qui ne sont pas vraiment de notre ressort – ou le sont-elles justement, telle est la question !


Beaucoup de thèmes récurrents encadraient donc la problématique de l’Art et l’influence de cette discipline sur l’avenir. Entre autres, les observations actuelles en lien avec l’examen du passé; les idées utopiques nées durant la deuxième moitié du XXe dans l’élan d’un courant de pensée révolutionnaire qui, après constatation et après le cours du temps, s’avèrent bien au-dessus de ce qui nous apparaît véritablement dans le présent.


Conclusion : la spéculation sur l’avenir est une démarche risquée (β trop élevé car concepts trop volatiles, Jensen’s α « abnormal return » négatif, protagonistes déçus).


Voilà donc mon reproche en ce qui concerne cette première partie de l’analyse de la thématique, que je vais présenter sous forme de schéma à la simplicité élémentaire :

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Le thème et la réflexion autour des perspectives d’avenir m’ont semblé biaisés puisque le parti-pris des artistes était orienté de façon trop politique. La nuance était rare, la définition d’ « Avenir » se trouvait limitée à quelques facteurs trop facilement condamnables. Chaque travail analysé de façon individuelle traduisait indiscutablement une pensée orientée et un jugement personnel arbitraire (la liberté d’expression existe encore), mais la juxtaposition sur trois étages d’œuvres dont la conclusion relève plus du lobby que d’un consensus bienheureux était finalement assez douloureux aux yeux des rares spectateurs qui possèdent encore quelque forme de sympathie pour les rouages de la finance et de l’économie.


L’œuvre qui enfin se portait candidate pour contrebalancer le propos unidirectionnel de la Biennale – « The Prophets » de Richard Ibghy et Marilou Lemmens – représentant une multitude de graphiques et diagrammes stylisés tirés de thèmes scientifiques, et introduisant les notions de prédiction et de mesure du changement dans le futur (effets de variables macroéconomiques sur des facteurs plus humains par exemple), nous aura au moins procuré une vision plus optimiste de l’avenir. Étant libres d’interpréter chaque réalisation, les observateurs pourront sans doute tirer une opinion mitigée sur ces fameuses manifestations de perspectives d’avenir à travers l’Art Contemporain, sans tenir compte des commentaires à caractère explicatif fournis non pas pour la compréhension mais plutôt pour la décrédibilisation dans le cas de l’œuvre citée plus haut.


« Non dépourvues d’humour et d’ironie » […] « le ton des sarcasmes » […] « un scepticisme quant à la véracité des sources de même qu’une compréhension de la fugacité des modèles scientifiques ou économiques. » - LJ


Heureusement, le bar était là pour étioler la réflexion, nous faire oublier que tout est si noir, si désolant.


Sophie-Miyuki DELVALLET

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